Velayat al-Faqih du point de vue du Coran

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Velayat-e Faqih est un concept politique et religieux visant à établir un gouvernement basé sur la justice et l’équité. Selon certains jurisconsultes, après le Prophète de l’Islam (paix soit sur lui) et les Imams infaillibles (que la paix soit sur eux), le jurisconsulte le plus érudit doit gouverner le peuple pour empêcher la tyrannie et l’injustice.

Islam est la religion de la politique

L’Islam est un système politique autant qu’une religion. Il a été conçu pour réguler la vie sociale et la coexistence pacifique de l’humanité, avec pour objectif d’assurer le bonheur et d’atteindre la perfection humaine dans ce monde et dans l’au-delà. Selon la perspective islamique, la religion et le monde ne sont pas séparés, mais sont intrinsèquement liés. Le bonheur dans ce monde est la base du bonheur dans l’au-delà.

Ainsi, l’Islam a un plan pour organiser cette vie, et la question de l’application de la justice sociale est l’un des fondements essentiels du système islamique. On ne peut pas imaginer que pour garantir l’application de ce système, on néglige le rôle de ceux qui en sont responsables et qu’on laisse ces conditions entièrement entre les mains du peuple.

Ces conditions se résument en deux points essentiels :

  • Compétence politique
  • Connaissance religieuse

Comme l’a dit l’Imam Ali (que la paix soit sur lui) :

« Les personnes les plus dignes de diriger et de guider sont celles qui ont les compétences nécessaires et qui, du point de vue de la loi, ont une connaissance complète dans le domaine du leadership ».[1]

Cette parole de l'Imam signifie que du point de vue de la loi religieuse, en plus de posséder les compétences nécessaires - ce qui est une condition rationnelle et que les esprits du monde entier respectent lors du choix de leurs dirigeants politiques - il est également nécessaire de respecter sa vision religieuse éclairée ; car, il veut gouverner une société régie par le système islamique. Par conséquent, il est donc raisonnable que les dirigeants politiques islamiques possèdent ces qualités.[2]

Velayat-e Faqih est la continuité et l’extension de la mission prophétique et de l’Imamat

Le Velayat-e Faqih est la continuité et l’extension de la mission prophétique et de l’Imamat des Imams infaillibles (que la paix soit sur eux). Le Velayat-e Faqih est confié à un jurisconsulte qualifié qui est responsable de la préservation des intérêts de la communauté et de la garantie de l’application de la justice. Pendant la présence des Imams infaillibles (a), cette responsabilité incombait à l’Imam lui-même, mais pendant l’occultation, elle est dévolue au jurisconsulte qualifié.

Du point de vue des chiites duodécimains, le Valîy-e Faqih est le successeur du Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) et de ses descendants infaillibles (a). Bien que la gouvernance et la wilayat ne soient pas explicitement déléguées à un individu spécifique pendant l’occultation, il est impératif que le gouvernement soit établi conformément aux lois islamiques. Le gouvernement idéal dans le monde islamique est un gouvernement islamique, et le dirigeant islamique doit être un savant compétent en matière de lois islamiques, juste et doté de compétences en gestion et en leadership. Selon ce critère, le Valîy-e Faqih détient toutes les prérogatives gouvernementales qui étaient autrefois dévolues à l’Imam infaillible (a).[3]

Raisons tirées du Saint Coran

Dans le Coran, le sujet de la gouvernance divine « AIlah » par opposition à la gouvernance des tyrans « Tâghût » est largement abordé. Les prophètes (a) et les lois sont envoyés pour briser la tyrannie et établir la souveraineté de Dieu à l’échelle mondiale. Remplacer la gouvernance de Dieu par la gouvernance des tyrans signifie que ceux qui ont une dimension divine et sont connus sous le nom de « khalîfat Allah fi al-Ard » (les représentants de Dieu sur terre) devraient gouverner et éliminer la mainmise des tyrans sur le pouvoir.

Tous les prophètes (a), en vertu de leur prophétie et de leur califat divin, avaient le droit de gouverner. Les prophètes (a) qui avaient les moyens à leur disposition ont assumé la direction politique de leur communauté conformément à leur statut prophétique. Le Coran s’adresse au prophète David (paix soit sur lui) en ces termes :

«يَا دَاوُودُ إِنَّا جَعَلْنَاكَ خَلِيفَةً فِي الْأَرْضِ فَاحْكُمْ بَيْنَ النَّاسِ بِالْحَقِّ وَلَا تَتَّبِعِ الْهَوَى فَيُضِلَّكَ عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ إِنَّ الَّذِينَ يَضِلُّونَ عَنْ سَبِيلِ اللَّهِ لَهُمْ عَذَابٌ شَدِيدٌ بِمَا نَسُوا يَوْمَ الْحِسَابِ ﴿۲۶﴾؛ Ô David, Nous avons fait de toi un calife sur la terre. Juge donc en toute équité parmi les gens et ne suit pas la passion : sinon elle t’égarera du sentier d’Allah." Car ceux qui s’égarent du sentier d’Allah auront un dur châtiment pour avoir oublié le Jour des Comptes.»[4]

Accepter un dirigeant tyrannique, lui choisir et lui prêter allégeance, c'est faire confiance à l'oppresseur et accepter le règne de la « tyrannie » au lieu du règne de « Allah » :

«أَلَمْ تَرَ إِلَى الَّذِينَ يَزْعُمُونَ أَنَّهُمْ آمَنُوا بِمَا أُنْزِلَ إِلَيْكَ وَمَا أُنْزِلَ مِنْ قَبْلِكَ يُرِيدُونَ أَنْ يَتَحَاكَمُوا إِلَى الطَّاغُوتِ وَقَدْ أُمِرُوا أَنْ يَكْفُرُوا بِهِ وَيُرِيدُ الشَّيْطَانُ أَنْ يُضِلَّهُمْ ضَلَالًا بَعِيدًا ﴿۶۰﴾؛ N’as-tu pas vu ceux qui prétendent croire à ce qu’on a fait descendre vers toi [Prophète] et à ce qu’on a fait descendre avant toi ? Ils veulent prendre pour juge le Rebelle (Tâghût), alors que c’est en lui qu’on leur a commandé de ne pas croire. Mais le Diable (Satan) veut les égarer très loin, dans l’égarement.»[5]

Ce verset montre clairement que le devoir des musulmans est de se détourner du régime tyrant (Tâghût) et de se tourner vers le gouvernement islamique.

De nombreux versets sont cités sur la légitimité de Velayat-e Faqîh.[6]

  • Preuves des hadiths

Cheikh as-Sadûq a rapporté un hadith selon lequel le Prophète de l’Islam (paix soit sur lui) a dit :

« Ô Dieu ! Accorde ta miséricorde à mes successeurs. On lui a demandé : Ô Messager de Dieu ! Qui sont tes successeurs ? Il a répondu : Ceux qui viendront après moi et transmettront mes paroles et ma tradition. ».[7]

Le concept de califat est bien connu parmi les musulmans. Il signifie la succession du Prophète (s) et englobe toutes les responsabilités politiques et gouvernementales de lui. Par conséquent, le sens de ce hadith est que les érudits religieux qui sont les narrateurs et les interprètes de la tradition prophétique, sont les successeurs du Prophète (s) et qu’ils ont la responsabilité de gouverner conformément à la voie tracée par le Prophète (paix soit sur lui), à l’exception des caractéristiques spécifiques au Prophète (s).[8]

Voir aussi

Références

  1. Nahj al-Balâgha, le sermon 173
  2. M'rifat, Mahammad Hâdî, Vilâyati Faqîh, p 8-9
  3. Rahtûshi Râhîyân Nûr, Vîzhi Javânân, n 76, p 239-240, rapporté du livre al-Bay' écri par Sayyid Rûh Allah Khomeini, vol 2, p 466
  4. Le Coran, la sourate Sâd, le verset 26
  5. Le Coran, la sourate an-Nisâ', le verset 60
  6. Le Coran, la sourate al-Mâ'ida, les versets 3 et 55 et 67 ; la sourate al-Ahzâb, le verset 33 et ....
  7. Al-Hurr al-'Âmilî, Muhammad Hasan, Wasâ'il ash-Shî'a, vol 18, p 65
  8. Nawrûzî, Muhammad Javâd, Falsafi Sîyâsat, p 180, Qom, institut de recherche et pédagogique Imam Khomeine