Utilisation du Turbah dans la prière

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Question
Pourquoi les chiites se prosternent-ils sur Turbah (muhr) ?

Les chiites considèrent l'utilisation du muhr (Turbah) comme une pratique en accord avec la Sunna du Prophète (s), où ils se prosternèrent en posant son front sur le sol.

Selon les hadiths, le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) interdit à une personne de se prosterner sur un tapis, et approuva l'acte de quelqu'un qui apporta une pierre à la mosquée pour s'y prosterner. Par ailleurs, Fatima az-Zahra (que la paix soit sur elle) fabriqua un muhr (Turbah) à partir de la poussière de la tombe de Hamza, l'oncle du Prophète (s). De même, l'Imam as-Sajjâd (que la paix soit sur lui) fabriqua un muhr à partir de la terre de Karbala après le martyre de l'Imam al-Husayn (que la paix soit sur lui) et l'utilisa pour ses prières.

Prosternation sur le sol dans la tradition du Prophète (s) et de ses compagnons

Abd al-Wahhâb ash-Shâfi’î, un érudit sunnite, a déclaré :

« Je ne trouvai pas même un hadith authentique dans les livres sunnites réputés qui permette explicitement la prosternation sur les tapis ou les vêtements. Au contraire, je trouvai des preuves que cela ne fut pas autorisé sur ces surfaces. ».[1]

Les savants chiites et sunnites ont rapporté de nombreux hadiths dans lesquels le Prophète (que la paix soit sur lui) posa son front sur le sol lors de la prosternation.[2] Selon ces hadiths, le Prophète (a) crut que la terre fut un lieu de prosternation et une source de pureté.[3] Dans un hadith enregistré dans le livre « Kanz al-'Ummâl », le Prophète (s) interdit à quelqu’un de faire la prière sur un tapis et il retira le tapis.[4]

Les musulmans suivaient la tradition du Prophète (que la paix soit sur lui) en faisant la prosternation sur le sol. Selon certains hadiths, Abu Bakr, le premier calife sunnite, fit la prière toujours sur le sol et posa son front sur le sol.[5] Il même interdit à une personne qui fit la prière sur un tapis.[6] Omar, le deuxième calife sunnite, considéra la prosternation comme le fait de poser le front et le visage sur le sol, et il fit également la prière sur le sol.[7] Othman, le troisième calife sunnite, fit également la prosternation sur le sol.[8] Abd Allah b. Mas’ud, l’un des compagnons du Prophète (s) et un narrateur de hadith, ne fit pas la prière que sur le sol.[9] Certains musulmans emportèrent même de la terre de Médine lors de leurs voyages pour l’utiliser lors de leurs prières.[10]

Utilisation de la pierre d'argile dans les hadiths sunnites

Abd Allah b. Umar, fils du deuxième calife, rapporta qu'une nuit pluvieuse, il se rendit à la mosquée pour faire la prière du matin, prit une pierre appropriée pour la prière, étendit un tissu et plaça la pierre dessus pour prier. Le Prophète Muhammad (que la paix soit sur lui) le vit et approuva son action, la trouvant belle et bonne.[11]

Ibn Abbas rapporta que : «انّ النبي صلي الله عليه و سلم سجد علي الحجر؛ le Prophète (que la paix soit sur lui) se prosterna sur une pierre pendant la prière.».[12]

Jâbir b. Abd Allah al-Ansârî raconta :

«کنت اصلّي الظّهر مع رسول اللَّه صلي الله عليه و سلم فآخذ قبضه من الحصاء لتبرد في کفّي أضعها لجبهتي أسجد عليها لشدّه الحرّ؛ J'étais en train de faire la prière de Midi avec le Messager d'Allah (que la paix soit sur lui) et je prenais une poignée de terre pour la refroidir dans ma main et la plaçai sur mon front pour me prosterner, en raison de la chaleur intense.»«  ».[13]

Masrûq b. Ajda' fut l'un des nobles de la communauté sunnite qui, lors de ses voyages en bateau, emportait une brique crue pour s'y prosterner.[14]

Utilisation de muhr (Turbah) par Ahl al-Bayt (a)

Après le martyre de Hamza b. Abd al-Muttalib, l'oncle du Prophète (s), lors de la bataille d'Uhud, Sayyida Fatima az-Zahra (que la paix soit sur elle) fabriqua un chapelet à partir de la terre de la tombe de Hamza pour l'utiliser lors du Dhikr (récitation des noms d'Allah) et fabriqua également un muhr (Turbah) pour la prière.[15]

De même, l'Imam as-Sajjâd (que la paix soit sur lui) fabriqua un chapelet à partir de la terre de Karbala après le martyre de l'Imam al-Husayn (que la paix soit sur lui) et l'utilisait pour le Dhikr, aussi il fabriqua un muhr pour faire la prière. Les chiites ont également utilisé le muhr de Karbala en suivant l'exemple de leurs Imams (a) jusqu'à ce que cela devienne un slogan et une pratique distinctive des chiites.[16]

Références

  1. ↑ 'Irfânîyân Yazdî Khurâsânî, Ghulâmridâ, al-Wudû' wa as-Sujûd fi al-Kitâb wa as-Sunna, p 46, Qom, Hawza 'Ilmîyya, 1372 SH
  2. ↑ 'Irfânîyân Yazdî Khurâsânî, Ghulâmridâ, al-Wudû' wa as-Sujûd fi al-Kitâb wa as-Sunna, p 57, Qom, Hawza 'Ilmîyya, 1372 SH
  3. ↑ Amînî, Râh va Rvish Mâ Râh va Ravish Payâmbar Mâ Ast, traduction de Sayyid Muhammad Bâqir Mûsavî, p 231, édition 2, Téhéran, Maktabat al-Imam Amîr al-Mu'minîn, 1394 SH
  4. ↑ Hindî, Muttaqî b. Hisâm ad-Dîn, Kanz al-'Ummâl fî Sunan al-Aqwâl wa al-Af'âl, vol 8, p 127, Beyrouth, institut ar-Risâla, 1409 H
  5. ↑ Sanna'ânî, Abd ar-Razzâq b. Humâm, al-Musannaf, correcteur : Habîb ar-RAhmân al-A'zamî, vol 1, p 397, Hadith 1552, publication al-A'lamî
  6. ↑ 'Atâ'î Isfahânî, Muhr Namâz, Ikhtirâ' Shî'a Yâ Inkâr Ahl as-Sunnat, p 51
  7. ↑ 'Atâ'î Isfahânî, Muhr Namâz, Ikhtirâ' Shî'a Yâ Inkâr Ahl as-Sunnat, p 51
  8. ↑ 'Atâ'î Isfahânî, Muhr Namâz, Ikhtirâ' Shî'a Yâ Inkâr Ahl as-Sunnat, p 55
  9. ↑ 'Irfânîyân Yazdî Khurâsânî, Ghulâmridâ, al-Wudû' wa as-Sujûd fi al-Kitâb wa as-Sunna, p 57, Qom, Hawza 'Ilmîyya, 1372 SH
  10. ↑ 'Atâ'î Isfahânî, Muhr Namâz, Ikhtirâ' Shî'a Yâ Inkâr Ahl as-Sunnat, p 67-69
  11. ↑ 'Atâ'î Isfahânî, Muhr Namâz, Ikhtirâ' Shî'a Yâ Inkâr Ahl as-Sunnat, p 38-39
  12. ↑ Dânquntî, Ali b. Umar, Sunan Dârquntî, vol 2, p 254, hadith 2715, edition 1, Beyrouth, Dâr al-Kutun b al-'Ilmîyya, 1417 h/1996 C
  13. ↑ As-Sajistânî, Sulaymân b. al-Ash'ath, Sunan Abu Dâwûd, vol 1, p 100, editon 1, Dâr al-Fikr, 1410 H/1990 C ; al-Bayhaqî, Ahmad n. al-Husayn, as-Sunan al-Kubrâ, vol 1, p 439, Dâr al-Fikr
  14. ↑ Ibn Sa'd, Muhammad, at-Tabaqât al-Kubrâ, vol 6, p 79, Beyrouth, Dâr Sâdir ; Ibn Hajar al-'Asqalânî, Ahmad b. Ali, Fath al-Bârî, vol 1, p 410, Beyrouth, Dâr al-Ma'rifat
  15. ↑ 'Irfânîyân Yazdî Khurâsânî, Ghulâmridâ, al-Wudû' wa as-Sujûd fi al-Kitâb wa as-Sunna, p 64-67, Qom, Hawza 'Ilmîyya, 1372 SH
  16. ↑ 'Irfânîyân Yazdî Khurâsânî, Ghulâmridâ, al-Wudû' wa as-Sujûd fi al-Kitâb wa as-Sunna, p 46-66, Qom, Hawza 'Ilmîyya, 1372 SH
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