Types de guerre en Islam

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Question
Expliquez les types de guerre en Islam ?

Le concept de jihad en Islam comporte différentes formes, dont la plupart sont conditionnées par la permission de l'Imam infaillible (a) ou de son représentant. Le jihad peut être dirigé contre des ennemis internes, tels que les Ahl al-Baghy (Ceux qui se rebellent contre l’Imam légitime et le dirigeant islamique) et les hypocrites, ou contre des ennemis externes, tels que les polythéistes et les mécréants.

Le « jihad libératoire », ou ce qu'on appelle communément la « guerre de secours », consiste à défendre ceux qui sont opprimés et injustement traités par d'autres. Ce type de jihad vise à libérer les croyants qui sont impuissants et opprimés.

Le « jihad défensif » est une autre forme de jihad. Les musulmans sont tenus de combattre, dans la mesure de leurs capacités, tout individu ou groupe qui envisage d'attaquer les musulmans ou les terres islamiques, sans se soumettre. Ce type de guerre est appelé « défensive » ou « jihad défensif » et ne nécessite pas la permission de l'Imam infaillible (a).

Guerre contre les polythéistes et les infidèles

Dans le Coran, Allah a enjoint le jihad contre les polythéistes[1] et les mécréants.[2]

Le combat contre les polythéistes est en réalité considérée comme une défense de l'humanité, de la liberté humaine et de l'élimination de l'oppression et de l'injustice. L'incroyant, l'athéisme et le polythéisme contre Dieu ont été identifiés comme l'une des causes de l'égarement de l'humanité, qui conduit à l'oppression et à toutes sortes d'autres vices et corruptions.[3]

Le terme « Kâfir » dans la section du jihad se réfère à « Kâfir al-Harbî », c'est-à-dire Kâfir al-Harbî est une personne non musulmane qui s'oppose au gouvernement islamique et est en guerre contre les musulmans ou déclare la guerre. Il n’a aucun accord tel qu’un accord de paix et de sécurité avec les musulmans. Le jihad contre les Kâfir al-Harbî est également appelé « Jihad ad-Da'wat » (Jihad de l'appel) ou jihad al-Ibtidâ'î (Jihâd initial). Pour le jihad contre les kâfir al-Harbî, la présence d'un Imam juste (a) est nécessaire.[4]

Guerre avec les Gens de Livres et les hypocrites

Le concept des Ahl al-Kitâb se réfère aux adeptes des religions telles que le judaïsme, le christianisme, le zoroastrisme et les sabéens. La guerre contre ces groupes est obligatoire, sous certaines conditions, jusqu'à ce qu'ils se soumettent et paient la Jizya.[5]

Il y a de nombreux versets dans ce contexte ; Verset 29 de la sourate at-Tawba :

« Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n’interdisent pas ce qu’Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu’à ce qu’ils versent la capitation par leurs propres mains, en état dhumiliation. ».[6]

La guerre contre les Gens du Livre (Ahl al-Kitâb) a également été soumise à certaines conditions. Le grand érudit chiite au VIIe siècle de l’hégire, al-'Allâma al-Hillî, dans son livre « Sharâyi' al-Islâm », a déclaré que le jihad devait être mené contre les Gens du Livre conformément aux ordres de l’Imam juste (a) ou de son représentant.[7] Ayatollah Mutahharrî a également mentionné dans ses livres que dans la guerre contre les Gens du Livre, la condition est que l’autre partie veuille commencer la guerre ou entrave la propagation de l’appel islamique.[8]

Les hypocrites (al-Munâfiqûn) constituent un autre groupe pour lequel l’ordre de mener le jihad a été donné. Dieu a ordonné au Prophète (s) de mener le jihad contre les hypocrites et a déclaré que leur place serait en Enfer.[9]

Guerre contre les Gens de la rébellion

La guerre contre les Gens de la rébellion (Ahl al-Baghy) est menée par ceux qui se soulèvent contre le gouvernement islamique. Le jihad contre les Gens de la rébellion est essentiellement une guerre civile menée contre les musulmans qui se rebellent contre le gouvernement.[10]

Jalâl ad-Dîn al-Farsî, un chercheur musulman, écrit dans la définition des Ahl al-Baghy : Les Ahl al-Baghy sont un groupe de musulmans qui, parce qu'ils ne peuvent pas obtenir ou conserver ce qu'ils veulent par des moyens légitimes, déclenchent une guerre armée contre les musulmans.[11]

L’Ayatollah Khû'î, parmi les marja’ Taqlîd contemporains du chiisme, divise les Gens de la rébellion (Ahl al-Baghy) en deux groupes :

  • Ceux qui se rebellent contre l’Imam (a). Dans ce cas, il est obligatoire pour les croyants de combattre contre eux jusqu’à ce qu’ils se soumettent à l’ordre divin et acceptent l’obéissance à l’Imam (a).
  • Le deuxième groupe de Gens de la rébellion est constitué de musulmans qui ont agressé un autre groupe musulman. Dans ce cas, il est obligatoire pour les autres musulmans de rechercher la paix entre eux. Cependant, si les rebelles persistent dans leur oppression et leur agression, ils doivent combattre contre eux pour accepter le commandement divin.[12]

Les guerres menées par l’Imam Ali (que la paix soit sur lui) contre les an-Nâkhithîn (Briseurs de traités), al-Qâsitîn (Le groupe des oppresseurs est un titre pour Muawiya et ses partisans) et al-Mâriqîn (Le groupe qui est sorti est un titre pour les Khawârij qui ont combattu dans la guerre de Nahrwân) étaient en réalité des guerres contre les Gens de la rébellion.

Jihad de libération

Le « Jihad de libération », ou ce qui est appelé « Guerre de secours », consiste à défendre ceux qui sont victimes d'injustice et d'agression par autrui.

Ce Jihad vise à libérer les croyants qui sont impuissants et opprimés. Parfois, un groupe de musulmans vivant dans un pays non islamique et hostile subissent des injustices et des agressions, et pour diverses raisons, ils ne peuvent pas faire face à cette agression et à l'oppression. D'autre part, la possibilité de migrer vers un pays islamique n'est pas disponible pour eux ; dans de telles circonstances, il est du devoir des autres musulmans d'aller à leur secours autant que possible, de combattre les oppresseurs et les tyrans, et de créer les conditions pour leur libération et leur affranchissement de l'emprise de l'oppression et de l'esclavage.

Allah dit dans Son discours aux croyants : Et qu’avez-vous à ne pas combattre dans le sentier d’Allah, et pour la cause des faibles : hommes, femmes et enfants qui disent : "Seigneur! Fais-nous sortir de cette cité dont les gens sont injustes....[13] L'Imam Ali (a) a également recommandé que vous soyez toujours un assistant des opprimés et un ennemi des oppresseurs.[14]

Jalâl ad-Dîn al-Farsî a considéré un tel Jihad comme une forme de secours pour ceux dans le besoin, une défense qui, en termes d'assistance aux opprimés, a la nature de la libération.[15]

Jihad défensif

Murtidâ Mutahharî a dit :

« Si une guerre est pour repousser une agression, dans de telles conditions, si nous ne combattons pas au nom de la paix, ce n'est pas de la paix, c'est de la soumission. »[16]

Les musulmans sont obligés de combattre, dans la mesure de leurs capacités, toute personne ou groupe qui a l'intention d'agresser les musulmans, sans se soumettre.[17] Ce type de guerre est appelé « Jihad ad-Difâ'î » ou « Jihad défensif ». Tous les jurisconsultes musulmans sont d'avis que s'il y a une agression contre les musulmans ou les terres islamiques de la part des ennemis, il est obligatoire pour tous les musulmans de défendre avec tous les moyens et capacités disponibles.[18]

Dans ce Jihad, la permission de l’imam et d'un Mujtahid justes et de l’appareil gouvernemental ne sont pas une condition.[19] Dans le Jihad défensif, l'objectif est de repousser l'agression et une fois cet objectif atteint, le Jihad défensif se termine.

Voir aussi

Références

  1. Le Coran, la sourate at-Tawba, le verset 36
  2. Le Coran, la sourate at-Tawba, le verset 123
  3. Alikîyâ, Islâm Dîn Jang va Dîn Sulh, p 22
  4. Ishrâq, Muhammad Karîm, Târîkh va Muqarrarât Jang dar Islam, p 259-260
  5. Tabâtabâ'î, Sayyid Muhammad Husayn, Tafsîr al-Mîzân, vol 16, p 205 ; Khû'î, Sayyid Abu al-Qâsim, Minhâj as-Sâlihîn, vol 1, p 361
  6. Le Coran, la sourate at-Tawba, le verset 29
  7. Shahîd ath-Thânî, Sharh al-Lum'a, vol 10, p 54
  8. Mutahharî, Murtidâ, Jahâd, p 13-14
  9. Le Coran, la sourate at-Tawba, le verset 73
  10. Ishrâq, Muhammad Karîm, Târîkh va Muqarrarât Jang dar Islam, p 271
  11. Fârsî, Jalâl ad-Dîn, Jahâd Hadd Nahâyî Takâmul, p 109
  12. Khû'î, Sayyid Abu al-Qâsim, Minhâj as-Sâlihîn, vol 1, p 361
  13. Le Coran, la sourate an-Nisâ', le verset 75
  14. Nahj al-Balâgha, lettre 47 ; Fattâl an-Niyshâbûrî, Rawdat al-Wâ'izîn, p 136
  15. Fârsî, Jalâl ad-Dîn, Jahâd Hadd Nahâyî Takâmul, p 108
  16. Mutahharî, Murtidâ, Jahâdn p 25
  17. Shahîd al-Awwal, ad-Durûs, vol 2, p 59, al-'Allâma al-Hillî, Qawâ'id al-Ahkâm, vol 3, p 871
  18. 'Azîmî Shûshtarî, Abbâs Ali, Qavânîn va Muqarrarât Kullî Jang va Difâ' dar Islâm, Trimestriel Sulh, année 6, n 22, p 26
  19. Mîrzâ al-Qummî, Abu al-Qâsim b. al-Hasan, Jâmi' ash-Shitât, vol 1, p 362