Relation entre le hijab et la chasteté
- Y a-t-il une relation entre le hijab et la chasteté ou est-ce que l'observation de la chasteté est suffisante et le hijab n'est pas nécessaire ?
Le terme « Hijab » et « chasteté » ('Iffat) ont à l'origine une signification commune d'interdiction et de refus. Le hijab et la tenue vestimentaire sont considérés comme une barrière et une protection contre les personnes non-Mahram qui ont l'intention de pénétrer et de prendre possession de la sphère privée des autres. La même notion d’interdiction et de refus se retrouve également dans la racine lexicale de chasteté[1] La différence entre l’interdiction du hijab et la chasteté est la différence entre l’apparence et l’intériorité. Autrement dit, l’interdiction et l’inhibition du hijab sont liées à l’apparence, mais l’interdiction et l’inhibition de la chasteté sont liées à l’intérieur.
La chasteté est un état intérieur ; mais du fait que l'influence de l'apparence sur l'intérieur et influence de l'intérieur sur l'apparence sont une des caractéristiques générales de l'être humain[2], il existe une interaction et une influence mutuelle entre le hijab et la tenue vestimentaire extérieure d'une part, et la chasteté et la retenue intérieure de l'autre.
De cette façon, plus le hijab et la tenue vestimentaire extérieure sont nombreux et de meilleure qualité, plus ils ont un impact sur le renforcement et le développement de la chasteté intérieure. De même, plus la chasteté intérieure est présente, plus elle conduit à un hijab et une tenue vestimentaire extérieure plus nombreuse et de meilleure qualité lorsqu'on est confronté à des personnes non-Mahram.
Le Saint Coran mentionne de manière subtile cette interaction et cette influence mutuelle. Tout d'abord, il permet aux femmes âgées de ne pas porter des vêtements tels que le « Tchador » sans intention de séduction ou d'exhibitionnisme devant des personnes non-Mahram, mais finalement il dit : Si elles sont chastes, c'est-à-dire qu'elles n'enlèvent même pas les vêtements comme les Tchador, c'est mieux.[3]
Relation entre le hijab et la chasteté est comme la relation entre un signe et son propriétaire
La relation entre le hijab extérieur et la chasteté intérieure est comme la relation entre de signe et de son propriétaire ; cela signifie que le degré de voile extérieur est un signe d'un certain degré de la chasteté intérieure de la personne qui porte le hijab. Cela ne signifie pas que chaque femme qui porte un hijab et une tenue extérieure est nécessairement dotée de tous les niveaux de chasteté et de pureté. Le hijab extérieur n'est pas nécessairement synonyme de possession de tous les aspects de la chasteté et la chasteté n'est également pas concevable sans respect du voile extérieur.[4]
Certains ont considéré la relation entre la chasteté et le hijab comme une relation de cause à effet, où le hijab est le fruit de la chasteté et la chasteté est la racine du hijab. Certaines personnes peuvent porter un hijab extérieur, mais n'ont pas développé la chasteté et la pureté intérieures en elles-mêmes. Ce hijab n'est qu'une couche extérieure. La pureté intérieure nourrit la pureté extérieure et jamais un cœur pur ne donnera naissance à un fruit impur.[5] Le Coran dit :
- «وَالْبَلَدُ الطَّيِّبُ يَخْرُجُ نَبَاتُهُ بِإِذْنِ رَبِّهِ وَالَّذِي خَبُثَ لَا يَخْرُجُ إِلَّا نَكِدًا...؛ Le bon pays, sa végétation pousse avec la grâce de son Seigneur; quant au mauvais pays, (sa végétation) ne sort qu’insuffisamment et difficilement…».[6]
Voir aussi
Références
- ↑ Ibn Manzûr, Lisân al-Arabe, sous le mot 'Iffat ; Râghib al-Isfahânî, Mu'jam Mufradât Alfâz al-Qur'ân, sous le mot 'Iffat
- ↑ Bâqirî, Khusruw, Nigâhî Dubâri bi Tarbîyat Islâmî, Bahth Vîjigîhâyi 'Umûmî Insân, p 66-73
- ↑ Le Coran, la sourate an-Nûr, le verset 60
- ↑ Mihrîzî, Hijab ; Sâdât Fakhr, Sayyid Ali, Hijab Arzish Yâ Ravish ; Tayyibî, Nâhîd, Hijâb va 'Ifâf Murûrî Dubâri, Magazine de Payâmi Zan, n 95 et 96 institut culturel Dâr al-Hadith, 1381 SH
- ↑ Tayyibî, Nâhîd, Hijâb va 'Ifâf Murûrî Dubâri, Magazine de Payâmi Zan, n 95, p 75, institut culturel Dâr al-Hadith, 1381 SH
- ↑ Le Coran, la sourate al-A'râf, le verset 58