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Principaux événements de la bataille d’as-Siffîn
Question Quels événements décisifs se produirent lors de la bataille de Siffîn ?
Les principaux événements de la bataille d’as-Siffîn incluent : le blocus de l'Euphrate par les forces de Muawiya, le martyre de ‘Ammâr b. Yâsir, Laylat al-Harîr et la mise des Corans sur les lances par les armée d’al-Châm (soldats de Muawiya). Cette bataille opposa l'armée du Commandeur des croyants Ali (a), le calife des musulmans, à celle de Muawiya b. Abî Sufyân, qui refusait de reconnaître son autorité. D’après les sources, c’étaient l’armée d’al-Cham qui arrivèrent d’abord aux rives de l'Euphrate et interdirent l'accès aux Irakiens (l’armée de l’Imam Ali (a)) sur ordre de Muawiya. Après la reprise du contrôle du fleuve par les forces de l'Imam Ali (a), celui-ci interdit à son tour de priver l'ennemi d'eau, en contraste avec la conduite de Muawiya. Dans cette guerre, le compagnon du Prophète Muhammad (s), ‘Ammâr b. Yâsir, fut tombé en martyre au combat aux côtés de l'Imam Ali (a). Le Prophète (s) avait déjà dit que ceux qui tuent ‘Ammâr sont un groupe rebelle et injuste. Laylat al-Harîr (la nuit d’al-Harîr) et le jour qui la suivit sont considérés comme la période la plus cruciale de la bataille de Siffiîn. Il est rapporté que durant cette nuit, les combats réels entre les soldats de l'Imam Ali (a) et les partisans de Muawiya atteignirent leur paroxysme, et l'armée d’al-Cham (Muawiya) fut au bord de la défaite. Selon les sources, après la lourde défaite subie par l'armée d’la-Cham lors de Laylat al-Harîr et le jour suivant, celle-ci – sur l'avis de ‘Amr b. al-‘Âs – planta des Corans sur les pointes de leurs lances pour échapper à la défaite. Leur objectif, à travers cet acte, était d'arrêter la guerre et de soumettre son issue à l'Arbitrage (le jugement par le Coran). Cet événement provoqua des divisions au sein de l'armée de l'Imam Ali (a), conduisit à son acceptation de l'Arbitrage, et marqua la fin de la bataille d’as-Siffîn.
Bataille d’as-Siffîn : Aperçu général
La bataille d’as-Siffîn était une guerre entre l'armée de l'Imam Ali (a), le calife des musulmans, et celle d’al-Cham dirigée par Muawiya b. Abî Sufyân, ce dernier refusant de reconnaître la légitimité du califat de l'Imam (a). Muawiya aurait utilisé la revendication de vengeance pour le troisième calife comme prétexte pour rejeter l'autorité de l'Imam (a) et déclencher la guerre.(((Ja‘farîyân, Rasûl, Târîkh Khulafâ, Qom, Dalîl Mâ, p 278 – 371, 1382 Sh))) L'essentiel des événements de cette bataille se déroula au mois de Safar de l'an 37 de l'Hégire, dans la région de Siffîn, près de l'Euphrate et de la ville de Raqqa au Cham (actuelle Syrie).(((Ja‘farîyân, Târîkh Khulafâ, p 28 - 289))) Bien que la défaite de l'armée d’al-Cham semblait inévitable, Muawiya, grâce à la ruse de ‘Amr b. al-‘Âs, échappa à la défaite et transforma l'issue de la guerre en un arbitrage, ce qui conduisit à une fin sans conséquence.(((Shahîdî, Sayyid Ja‘far, Târîkh Tahlîlî Islâm, Téhéran, Markaz Nashr Dânishgâhî, p 142, 1385 Sh))) Le nombre de victimes varie selon les sources. Nasr ib.bn Muzâhim al-Minqarî, dans son livre « Waq‘at as-Siffîn », estime le total des morts à soixante-dix mille hommes – quarante-cinq mille dans l'armée d’al-Cham (Muawiya) et vingt-cinq mille dans celle d'Irak (l’Imam Ali (a)).(((Al-Minqarî, Nasr b. Muzâhim, Waq‘at as-Siffî, Qom, Mansûrât Maktabat al-Mar‘ashî an-Najafî, p 513 – 514, 1403 H)))
Siège de la rive de l'Euphrate D'après les sources historiques, au début de la bataille, l'armée d’al-Cham arriva la première à la rive de l'Euphrate (un endroit où l'on pouvait facilement puiser de l'eau). Lorsque l'armée de l’Imam Ali (a) arriva, Muawiya ordonna d'empêcher les troupes irakiennes d'accéder à l'eau.(((Al-Miqarî, Nasr b. Muzâhim, Piykâr Siffîn, Traduction en persan par Barwîz Atâbakî, Téhéran, Âmûzish, Inqilâb Islâmî, p 219, 1370 Sh))) Le Commandeur des croyants Ali (a) envoya des émissaires à Muawiya pour lui demander de lever le blocus de l'eau contre l'armée irakienne, affirmant que s'il était arrivé le premier à la rive, il n'aurait pas empêché l’armée d’al-Cham de s'abreuver. Muawiya refusa la demande de l'Imam (a), prétendant fossement que de même que vous avez privé Uthman b. ‘Affân d'eau, nous vous la bloquons à notre tour.(((Al-Miqarî, Piykâr Siffîn, p 220))) Alors que la soif accablait l'armée irakienne, l'Imam (a) leur donna la permisson de combattre pour reprendre le contrôle de la rive. Après leur victoire, certains soldats voulaient à leur tour priver les soldats de Muawiya d'eau, mais l'Imam Ali (a) interdit formellement cette mesure et ordonna de laisser l'armée de Muawiya s'abreuver librement.(((Al-Miqarî, Piykâr Siffîn, p 221 - 222)))
Martyre de ‘Ammâr b. Yâsir Pendant la bataille d’as-Siffîn, plusieurs compagnons du Prophète Muhammad (s) qui avaient égalament participé à la bataille de Badr furent tombés en martyre.(((Ibn al-Jawzî, Abu al-Faraj Abd ar-Rahmân b. Ali, Al-Muntazam fî Târîkh al-Mulûk wa al-Umam, Beyrouth, Dâr Sâdir, vol 5, p 120))) Parmi eux se trouvait ‘Ammâr b. Yâsir, qui trouva le martyre le 9 Safar de l'an 37 de l'Hégire.(((At-Tabarî, Muhammad b. Jarîr, Târîkh al-Umam wa al-Mulûk, Beyrouth, Dâr at-Turâth, vol 11, p 511, 1387 H))) Le Prophète (s) avait déjà informé dans un hadith que les meurtriers de ‘Ammâr seraient un groupe injuste et rebelle. Lorsque ‘Ammâr fut tué, cette parole du Messager de Dieu (s) fut interprétée comme une condamnation de Muawiya et son armée, affaiblissant leur moral tout en renforçant celui des soldats du Commandeur des croyants Ali (a). Cependant, ‘Amr b. al-‘Âs vint une nouvelle fois au secours de Muawiya en détournant le sens du hadith. Il accusa l'Imam Ali (a) d'être responsable de la mort de ‘Ammâr, sous prétexte que c'est lui qui l'avait amené sur le champ de bataille.(((Mutahharî, Murtidâ, Himâsi Husiynî, Téhéran, Sadrâ, vol 1, p 97 – 98, 1382 Sh)))
Nuit d’al-Harîr La Nuit d’al-Harîr ou Laylat al-Harîr et le jour qui la suivit sont considérés comme les moments les plus décisifs de la bataille de Siffîn. Les combats entre les forces de l’Imam Ali (a) et celles de Muawiya avaient commencé au début du mois de Safar de l’an 37 de l’Hégire, mais c’est cette nuit-là que la bataille atteignit son paroxysme.(((Subhânî, Ja‘far, Furûgh Wilâyat (Târîkh Tahlîlî Zindigânî Amîr al-Mu’minîn Ali (a)) Qom, Mussisa Imâm Sâdiq (s), p 601, 130 Sh))) Certains historiens appelèrent la nuit du 11 du mois de Safar de l'an 37 « Laylat al-Harîr ».(((Al-Balâdhurî, Ahmad b. Yahyâ, Kitâb Jumal min Ansâb al-Ashrâf, Beyrouth, D^r al-Fikr, vol 2, p 323, 1417 H))) Le mot « Harîr » en arabe désigne les hurlements des chiens, et la raison de cette dénomination est que l'armée de Muawiya, cette nuit-là, hurlait comme des chiens sous les coups lourds de l'armée de l'Imam (a) et était au bord de la défaite.(((Subhânî, Furûgh Wilâyat, p 601))) Au cours de Laylat al-Harîr, l'Imam Ali (a), dans un sermon, après avoir loué et glorifié Allah, encouragea ses compagnons à combattre : Ô gens, la situation entre vous et l'ennemi en est arrivée à un point où vous voyez qu'il ne reste à l'ennemi que son dernier souffle ; lorsque les événements surviennent, leur fin peut être connue dès leur commencement. Ce peuple n'a fait preuve d'obstination et d'entêtement face à vous que par désir autre que la religion, jusqu'à ce qu'ils en arrivent à cette situation par notre main. Demain matin, je les attaquerai et les amènerai devant Dieu, le Puissant et Majestueux, à être jugés.(((Al-Minqarî, Piykâr Siffîn, p 654 - 655)))
Corans sur les lances D'après les sources, après la lourde défaite de l'armée d’al-Cham (l’armée de Muawiya) lors de la Nuit d'al-Harîr et le jour suivant, alors que Mâlik al-Ashtar (l’un des commandant de l’armée de l’Imam Ali (a)) était sur le point de remporter une victoire décisive, l'armée d’al-Cham, sur l'avis de ‘Amr b. al-‘Âs, planta les Corans disponibles dans leur camp au bout de leurs lances. Leur objectif, en agissant ainsi, était de mettre fin à la guerre et de soumettre son issue à l'Arbitrage.(((Al-Minqarî, Piykâr Siffîn, p 657 - 662))) Pendant ce temps, l'armée du Commandeur des croyants Ali (a) se divisa : certains tombèrent dans le piège de l’armée d’al-Cham et mirent l'Imam (a) sous pression, l'obligeant à accepter l'Arbitrage. Bien que l'Imam (a) ait tenté de révéler la tromperie de Muawiya à cette partie de ses troupes, il finit par n'avoir d'autre choix que d'accepter leur demande. Finalement, la guerre prit fin pour laisser place à l'Arbitrage.(((Al-Minqarî, Piykâr Siffîn, p 663 - 680)))