« Efforts de l'Imam Ali (a) pour restaurer le califat » : différence entre les versions
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Le manque d'attention d'Ali (a) pour la succession qui lui avait été confiée par le Prophète Muhammad (s) constituait-il une négligence de son devoir ? Dans le cas d'une incapacité, pourquoi ne s'est-il pas excusé ?
Le comportement politique de l’Imam Ali (a) durant l'ère des trois califes (Abu Bak, Umar et Uthman) était motivé par le souci de préserver l'unité des musulmans et d'éviter l'ébranlement doctrinal. Cependant, le Commandeur des Croyants Ali (a) a entrepris divers efforts pour restaurer le califat. Parmi les éléments de protestation de Imam (a), on peut citer : l'évocation des preuves de sa supériorité comme le testament et la désignation explicite du Messager de Dieu (s) sur la succeccion de Ali (a) après le Prophète (s), son aptitude unique pour le califat, ses liens étroits de parenté et spirituels avec l’Envoyé d’Allah (s), ses critiques envers les actions des califes, ainsi que son refus de prêter allégeance volontairement à Abu Bakr et ses tentatives de restaurer le califat - autant d'éléments qui illustrent ses efforts concrets pour restaurer le califat après le Prophète Muhammad (s).
Comportement politique de l'Imam Ali (a) après le Prophète Muhammad (s) Le comportement politique du Commandeur des croyants Ali (a) durant les 25 années difficiles et éprouvantes du règne des califes reflète partout sa vigilance et sa piété divine. Bien que certains ennemis de l'islam, dont Abû Sufyân, aient tenté d'exploiter la situation pour assouvir leur rancune contre l'islam et les musulmans, l'Imam Ali (a) rejeta fermement leurs avances.(((Cheikh al-Mufîd, Al-Irshâd, Dâr Ihyâ’ at-Turâth, vol 1, p 190, 1413 H ; Al-Balâdhurî, Ansâb al-Ashrâf, Beyrouth, Dâr al-Fikr, vol 2, p 271, 1417 H)))
Par souci de préserver l'unité des musulmans et d'éviter l'ébranlement doctrinal des nouveaux convertis, l'Imam Ali (a) choisit la voie du silence, voire de la tolérance envers les califes, au point où certains crurent qu'il approuvait leurs actions.(((Labîb Baydûn, Markaz an-Nashr Maktab al-A‘lâm al-Islâmî, Deuxième éd., vol 1, p 325, 1408 H))) Ce silence ne provenait ni de peur ni de recherche de tranquillité, mais du fait qu'une révolte ou un martyre dans ces circonstances particulières n'aurait profité qu'aux ennemis de l'islam. L'Imam (a) justifia sa sage approche en déclarant : « J'ai considéré que la patience face à cette situation (l'usurpation du califat et la succession du Prophète Muhammad (s)) était préférable à la division entre les musulmans et à l'effusion de leur sang. Les gens sont récemment convertis à l'islam, et la religion est comme une outre qu'on secoue - la moindre négligence la corrompt et le plus insignifiant individu peut la renverser. »(((Ibn Abi al-Hadîd, Sharh Nahj al-Balâgha, Beyrouth, Dâr Ihyâ’ at-Turâth al-‘Arabî, Deuxième éd., vol 1, p 308, 1385 H)))
Méthodes de l'Imam Ali (a) pour exprimer sa protestation
La politique de silence et de tolérance de l'Imam Ali (a) ne l'a pas empêché d'exprimer son opposition sous diverses formes. Voici quelques-unes de ses méthodes dans ce combat : Exposition des preuves de sa supériorité Après que certains eurent prêté allégeance à Abu Bakr à un lieu nommé Saqîfat Banî Sâ‘ida et que l'allégeance générale fut imposée au peuple, l'Imam (a) exposa son droit légitime au califat et critica leur allégeance.(((Al-Mas‘ûsî, Murûj adh-Dhahab, Beyrouth, Dâr al-Ma‘rifa, Vol 2, p 307, 1403 H))) Il énuméra ses vertus prouvant son droit au califat.(((Ad-Dînawarî, Ibn Qutayba, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, Qom, Sharîf ar-Radî, vol 1, p 29, 1371 Sh))) Dans le livre « Nahj al-Balâgha », les trois arguments principaux de la part de l’Imam Ali (a) sont avancés concernant sa priorité pour le califat : Premier : Le testament et la désignation explicite du Messager de Dieu (dans le sermon n°2) Deuxième : La compétence exclusive de Ali (a), le manteau du califat ne convenant qu'à lui (dans le sermon n°3, connu sous le nom du sermon d’al-Shiqshiqîyya) Troisième : Ses liens étroits de parenté et spirituels avec le Prophète Muhammad (s) (dans le sermon n°195).(((Matahharî, Murtidâ, Siyrî dar Nahj al-Balâgha, Sadrâ, p 146)))
Refus de prêter allégeance à Abu Bakr
Le Commandeur des croyants Ali (a), après avoir révélé l'incompétence d'Abu Bakr pour le califat, refusa de lui prêter allégeance. En réponse à Umar qui le menaçait pour obtenir son allégeance, il déclara : « Trais la chamelle du califat dont tu auras aussi ta part. Consolide aujourd'hui son califat pour qu'il te le rende demain. »(((Ibn Qutayba, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, Qom, Sharîf ar-Radî, vol 1, p 29, 1371 Sh))) La majorité des penseurs estiment que l'allégeance forcée de l'Imam Ali (a) avec Abu Bakr eut lieu après le martyre de Sayyida Fatima (a), environ six mois après le début de son califat.((( Ibn Qutayba, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, Qom, Sharîf ar-Radî, vol 1, p 31 - 32, 1371 Sh ; Al-Mas‘ûdî, Murûj adh-Dhahab, vol 2, p 308 – 309 ; Ibn al-Athîr, Al-Kâmil fi at-Târîkh, vol 2, p 10 et 14))) Dans une lettre à Muawiya, l'Imam (a) décrit les circonstances de son allégeance imposée : « Tu as dit qu'on me menait comme on mène un chameau muselé jusqu'à ce que je prête allégeance. Par Dieu ! Tu as voulu me blâmer mais tu as fait l'éloge et tu as voulu me déshonorer mais tu t'es déshonoré. Il n'y a aucune honte pour le musulman à être opprimé, tant qu'il ne doute pas de sa religion et n'hésite pas dans sa certitude. »(((Nahj al-Balâgha, Lettre n° 28)))
Critique du fonctionnement des trois califes
Les critiques du Commandeur des croyants Ali (a) à l'encontre des trois califes se sont exprimées sous deux formes : générale et spécifique.
La critique spécifique d'Abu Bakr se résume en deux points : l’un au'Abu Bakr a revêtu le manteau du califat alors que l'Imam Ali (a) en était plus digne, et l’autre que pourquoi, tout en se considérant lui-même indigne du califat, a-t-il préparé le terrain pour le califat de Umar ?(((Nahj al-Balâgha, Semon n° 3 connu sous le nom de « Shiqshiqîyya »))) Dans un autre passage du même sermon, l'Imam (a) critique deux traits de caractère de Umar : sa dureté et son intransigeance, et ses erreurs et sa tendance à demander pardon.(((Nahj al-Balâgha, Semon n° 3))) Concernant Uthman, l'Imam Ali (a) a évoqué son cas à seize reprises au total, la plupart en relation avec les événements entourant l’assassinat de Uthman.
Action concrète pour restaurer le califat
L'Imam Ali (a) entreprit une démarche active pour ramener le califat à sa voie légitime et faire valoir son droit. Avec le soutien de l'illustre personnalité de la fille du Peophète Muhammad (s), Sayyida Fatima Zahra (a), il se rendit nuitamment aux portes des Muhadjirun et des Ansar. Après avoir obtenu leur accord, il leur demanda de se raser la tête en signe d'allégeance et de manifester leur engagement à l'aube. Mais à l'exception de quelques rares individus, personne n'honora sa promesse.(((Sulaym b. Qays al-Hilâlî, Mu’assisa al-Bi‘tha, 1407 H ; Târîkh al-Ya‘qûbî, vol 2, p 11 ; Ibn Qutayba, Al-Imâma wa as-Sîyâsa, vol 1, p 12)))