Comparaison de la mort à un voyage dans la parole de l'Imam Ali (a)
Comparaison de la mort à un voyage dans la parole de l'Imam Ali (a)
Question Un hadith de l'Imam Ali (a) concernant la mort a été rapportée en ces termes : « Votre proche est parti en voyage, et la différence avec les autres voyages est qu'il ne reviendra pas, et c'est vous qui devrez aller vers lui. » Expliquez ce hadith.
L'Imam Ali (a) a compara dans un hadith la mort à un voyage sans retour ; un voyage dont le voyageur ne revient pas, et ce sont les vivants qui devront voyager vers la personne décédée. Dans d'autres hadiths, il existe également d'autres expressions concernant la mort, l'assimilant à un déplacement d'un lieu à un autre ou à un changement de vêtement.
Texte du hadith Le Commandeur des croyants Ali (a) déclara aux proches d'un musulman décédé :
« إِنَّ هَذَا الْاَمْرَ لَیسَ لَکُمْ بَدَاَ وَ لَا إِلَیکُمُ انْتَهَی وَ قَدْ کَانَ صَاحِبُکُمْ هَذَا یسَافِرُ فَعُدُّوهُ فِی بَعْضِ اَسْفَارِهِ فَإِنْ قَدِمَ عَلَیکُمْ وَ إِلَّا قَدِمْتُمْ عَلَیهِ »
« Certes, cette affaire n'a pas commencé par vous et ne s'achèvera pas par vous. Votre compagnon voyageait : considérez ceci comme l'un de ses voyages. S'il vous rejoint (tant mieux), sinon c'est vous qui irez à lui (dans l'au-delà). »(((Nahj al-Balagha, sagesse 357)))
Exégèse du hadith Ibn Maytham al-Bahrânî, le théologien et le juriste chiite du VIIᵉ siècle de l’Hégire, dans son livre « Sharh Nahj al-Balâgha », considère que l’analyse de la mort par l’Imam Ali (a) apporte réconfort et persuasion à l’endeuillé.(((Ibn Maytham al-Bahrânî, Sharh Nahj al-Balâgha, Téhéran, Nashr al-Kitâb, vol 5, p 417, 1404 H)))
Mîrzâ Habîb Allah Khû’î (1265 - 1324 H), le juriste et l’exégète du Nahj al-Balagha, qualifie ce discours du Commanceur des croyants Ali (a) sur la mort d’éloquent et convaincant. L’Imam (a) y évoque la permanence de l’être humain après sa mort, en fonction de ce qu’il acquit en ce monde. Khû’î décrit la mort, selon l’Imam (a), comme un voyage d’un monde visible vers un monde invisible, un voyage dont l’homme décédé ne revient pas, et où ce sont ses proches qui le rejoindront et retrouveront son intimité, comme on retrouve un ami après une absence.(((Mîrzâ Habîb Allah Khû’î, Minhâj al-Barâ‘a fî Sharh Nahj al-Balâgha, Téhéran, Maktaba Islâmîyya, vol 21, p 439, 1400 H))) L’Imam as-Sajjâd (a), interrogé sur la réalité de la mort, répondit : pour le croyant, la mort est comme se débarrasser de vêtements souillés, briser de lourdes chaînes, et revêtir les habits les plus précieux et les plus parfumés, monter la monture la plus douce et gagner la demeure la plus sûre ; et pour le mécréant, c’est comme arracher des vêtements somptueux, quitter un foyer paisible, et l’échanger contre les vêtements les plus sales et les plus rudes, la demeure la plus terrifiante et le plus grand châtiment.(((Al-Majlisî, Bihâr al-Anwâr, Mu’assisa al-Wafâ’, vol 6, p 155,1403 H)))