Caractéristiques de la guerre et du jihad de point de vue de l'Imam Ali (a)

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    La motivation divine et le fait d'agir dans le sentier de Dieu sont considérés comme les caractéristiques principales de la guerre et du jihad selon l'Imam Ali (a). Il recommanda aux combattants de ne pas mêler de rancunes personnelles dans leurs confrontations avec l'ennemi. L'Imam (a) vit la guerre comme une solution de dernier recours et insista sur la nécessité de prévenir les conflits par des conseils, de la bienveillance et des efforts sincères. Il considéra la paix comme préférable à la guerre, comme en témoignent ses recommandations à Mâlik al-Ashtar, où il l'exhorta à accepter rapidement toute proposition de paix de l'ennemi si elle servit l'intérêt public et la satisfaction divine.

    Le Commandeur des Croyants (a) jugea inacceptable de déclencher une guerre sans avoir au préalable épuisé tous les arguments pour convaincre l'adversaire. Il consacra des efforts considérables à guider l'opposant vers la vérité, privilégiant toujours le dialogue et la clémence avant le recours à la force. Sa vision mit en avant l'éthique, la justice et la préservation de la dignité humaine, même en temps de conflit.

    Caractéristiques du jihad d'après l'Emir des Croyants (a)

    Selon l'Emir des Croyants, Ali ibn Abi Talib (a), le front islamique, en plus de respecter les principes généraux de la guerre, doit adhérer à un ensemble de caractéristiques et de règles spécifiques. Celles-ci influencent non seulement leur victoire, mais aussi la légitimité du camp islamique. Parmi ces principes :

    La guerre et le jihad dans le chemin de Dieu (intention pure)

    Pour l’Imam Ali (a), la guerre et le jihad n’ont de valeur que s’ils sont motivés par une intention divine et accomplis dans le chemin de Dieu. Il conseilla à ses compagnons de ne pas combattre l’ennemi par rancune personnelle, mais uniquement pour Dieu. Il recommanda ainsi à Maʿqil b. Qays, l’un de ses commandants militaires : « Ne combattez pas l’ennemi par haine personnelle. »(((1)))

    Agir contre l’injustice et l’oppression

    Lorsque l’armée de l’Imam Ali (as) affronta celle de Muawiya à Siffin, il déclara dans un discours : « Ô croyants ! Si nous nous opposons à l’agression pour que la Parole de Dieu triomphe et que les discours des tyrans soient humiliés, nous aurons trouvé le chemin du salut. »(((2)))

    Le jihad par les biens, l’âme et la parole

    Dans son testament après avoir été blessé par Ibn Muljam, l’Imam Ali (as) exhorta ses enfants : « Allah, Allah, dans le jihad avec vos biens, vos âmes et vos langues dans le chemin de Dieu. »(((3)))

    Guerre, une solution de dernier recours

    L’Imam Ali (a) considéra la guerre comme une solution ultime. Il insista sur la nécessité de prévenir les conflits par des conseils, de la bienveillance et des efforts sincères. Il jugea la paix préférable à la guerre, comme en témoigne son exhortation à Malik al-Ashtar : « Ne rejette pas une offre de paix proposée par ton ennemi si elle satisfait Dieu et sert l’intérêt public. Car la paix, quelle qu’elle soit, est meilleure que la guerre... Elle apporte le repos à tes soldats, la tranquillité à ton esprit et la sécurité à ton pays. »(((4)))

    Il crut que si les méthodes politiques pour éviter la guerre échouaient et que le conflit devenait inévitable, il fallut saisir toute opportunité pour y mettre fin et rétablir la paix. Dans une lettre à l’un de ses commandants concernant un groupe de rebelles, il écrivit : « Si ces traîtres reviennent à l’obéissance, c’est là ce que nous désirons. »(((5))) Avant la bataille de Jamal, l’Imam Ali (a) exprima clairement son espoir de paix, déclarant que si les opposants acceptaient ses conditions, la réconciliation serait possible, mais que s’ils refusaient, la guerre deviendrait le dernier recours(((6))). Dans un dialogue avec Rafâʿa b. Rāfiʿ, qui lui demanda : « Ô Commandeur des Croyants, quelle décision as-tu prise ? », l’Imam répondit : « Mon intention est la réforme, s’ils l’acceptent. » Rafâʿa demanda ensuite : « S’ils refusent ? » L’Imam expliqua : « Nous les appellerons au droit et leur accorderons des concessions pour les satisfaire. » Rafāʿa insista : « Et s’ils ne se satisfont pas ? » L’Imam déclara : « S’ils nous laissent en paix, nous les laisserons en paix. » À la question suivante : « Et s’ils ne nous laissent pas en paix ? », il répondit fermement : « Nous nous défendrons. » Rafāʿa approuva cette sagesse(((7))).

    De même, avant la bataille de Siffin, face à l’impatience de ses soldats, l’Imam justifia le retard du combat par son espoir que certains ennemis « le rejoignent et trouvent la guidance », ajoutant : « Par Dieu ! Je n’ai retardé la guerre un seul jour sans espérer qu’un groupe (de nos adversaires)se joigne à moi, trouve la guidance à travers moi et cherche ma lumière malgré leur vision affaiblie. Cela m’est plus cher que de les anéantir dans leur égarement, même s’ils porteront le poids de leurs péchés. »(((8))). L’Imam Ali (a) ne déclencha jamais la guerre sans avoir achevée la preuve face à l’adversaire. Lors de la bataille de Jamal, comme le rapporté par Cheikh al-Mufîd, l'Imam (a) ordonna à ses partisans : « Ne précipitez pas le combat ! Laissez-moi d’abord parfaire la preuve contre ces gens. » Il envoya ensuite Abd Allah b. Abbas porter un Coran à Talha, Zubayr et Aïcha, les appelant à se soumettre aux commandements divins(((9))). À son retour, Ibn Abbas rapporta : « Ce groupe ne cherche que la guerre. » Malgré les tirs de flèches déclenchés par les archers ennemis, l’Imam refusa d’ordonner l’attaque et insista pour renouveler l’appel au dialogue, affirmant : « Il faut une dernière fois leur exposer la vérité. »(((10)))

    Rejeter les préjugés ethniques et nationaux

    Le combattant de l’islam doit abandonner toutes les préjugés de l’ignorance, qu’ils soient ethniques, tribaux ou nationaux, pour ne se battre que au nom de la vérité. Si des proches, proches ou lointains, se rassemblent sous la bannière du droit, le jihad se fera à leurs côtés. Mais s’ils se rangent sous l’étendard du faux, le jihad sera dirigé contre eux. Comme le souligne un hadith : « Aux côtés du Prophète (s), nous avons combattu nos pères, nos fils, nos frères et nos oncles lorsque la vérité l’exigeait. Cela ne fit qu’accroître notre foi, notre soumission et notre persévérance dans le jihad. »(((11))) Interdiction d’initier la guerre L’école de l’Imam Ali (a) est celle de la paix, de l’amitié et du guide spirituel. Il chercha à empêcher la guerre et l’effusion de sang tant que possible. Si la guerre devient inévitable, il faut attendre que l’ennemi en soit l’initiateur. Dans sa lettre à Mâlik al-Ashtar, son commandant à Siffin, l’Imam (as) insiste sur ce principe(((12)))(((13))). Il déclara à ses soldats : « Ne les combattez pas tant qu’ils n’ont pas attaqué. Car, par la grâce de Dieu, la preuve est de votre côté. Et votre refus d’engager le combat avant leur agression constitue une preuve supplémentaire contre eux. »(((14)))(((15)))

    Prière et invocation

    Le combattant religieux mène le jihad pour Dieu et, à chaque instant du conflit, implore Son aide et Sa victoire. La supplication elle-même, ainsi que le lien spirituel avec le Divin, renforcent la résolution du mujahid, l’ancrant fermement dans sa lutte contre les mécréants. L’Imam Ali (a), même face à l’ennemi sur le champ de bataille, ne cessa de supplier : il invoqua Dieu pour son armée, mais aussi pour la guidance de ses adversaires. Ces récits de supplications, nombreux et profonds, dépassent le cadre de ce texte(((16)))(((17)))(((18)))(((19))).

    Slogans et propagande de guerre

    Depuis l’Antiquité, les slogans et la propagande étaient utilisés durant les guerres pour renforcer le moral des troupes et affaiblir l’ennemi. Le déploiement des drapeaux constituait un élément central de cette stratégie, symbolisant la vitalité, la préparation et la puissance offensive de l’armée. Ainsi, l’Imam Ali (a) recommanda : « Maintenez toujours le drapeau de la guerre élevé, ne laissez pas son périmètre vide, et confiez-le aux mains des plus courageux et vaillants. »(((20)))(((21)))

    Comportement humain envers l’ennemi

    Dans l’enseignement de l’Imam Ali (a), le principe fondamental est de traiter tout être humain avec humanité, y compris l’ennemi. À maintes reprises, il exhorta ses soldats à respecter ces règles éthiques :

    Interdiction de mutiler les corps des ennemis tombés au combat(((22))).

    Interdiction de pénétrer dans les maisons civiles et de piller leurs biens(((23)))(((24)))(((25))). Interdiction de tuer les enfants, les personnes âgées et les femmes(((26))).

    Références

    1. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 493, 1414 H.
    2. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 541, 1414 H.
    3. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p 421, 1414 H.
    4. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 422, 1414 H.
    5. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 366, 1414 H.
    6. Tamîmî, Sayf b. ‘Omar, Al-Fitna wa Waq‘at al-Jamal, Beyrouth, Dâr al-Nafâ’is, p. 150, 1403 H.
    7. B. Abî al-Hadîd, ‘Abd al-Hamîd b. Hibat Allah, Sharh Nahj al-Balâgha, vol. 14, Qom, Bibliothèque Ayatollah Mar‘ashî Najafî, p. 17, 1404 H.
    8. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 106m 1414 H.
    9. Mufîd, Muhammad b. Muhammad, Al-Jamal, Qom, Maktab al-I‘lâm al-Islâmî, p. 336, 1413 H.
    10. Tabarânî, Sulaymân b. Ahmad, Al-Mu‘jam al-Awsat, vol. 4, Riyâd, Maktabat al-Ma‘âref, p. 228, 1405 H.
    11. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 91, 1414 H.
    12. Munqarî, Nasr b. Muzâhim, Waq‘at Siffîn, Qom, Bibliothèque Ayatollah Mar‘ashî Najafî, p. 153, 1404 H.
    13. Majlisî, Muhammad Bâqir, Bihâr al-Anwâr, vol. 22, Beyrouth, Dâr Ihya’ at-Turâth al-‘Arabî, p. 374, 1403 H.
    14. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 373, 1414 H.
    15. Hurr al-‘Âmilî, Muhammad b. Hasan, Wasâ’il ash-Shî‘a, vol. 11, Qom, Mu’assisiyi Âl al-Bayt, p. 69, 1409 H.
    16. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 243, 1414 H.
    17. Tûsî, Muhammad b. Hasan, Tahdhîb al-Ahkâm, vol. 3, Téhéran, Dâr al-Kutub al-Islâmiyya, p. 81, 1407 H.
    18. Tabarî, Muhammad b. Jarîr, Târîkh al-Tabarî, vol. 5, Beyrouth, Mu’assasat ‘Izz ad-Dîn, p. 14, 1413 H.
    19. Ibn al-Athîr, Ali b. Muhammad, Al-Kâmil fî at-Târîkh, vol. 3, Beyrouth, Dâr al-Kutub al-‘Ilmiyya, p. 175, 1407 H.
    20. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 180, 1414 H.
    21. Ibn al-Athîr, Ali b. Muhammad, Al-Kâmil fî al-Târîkh, vol. 3, Beyrouth, Dâr al-Kutub al-‘Ilmiyya, p. 178, 1407 H.
    22. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 422, 1414 H.
    23. Sharîf ar-Radî, Muhammad b. Husayn, Nahj al-Balâgha, Qom, Intishârâti Hijrat, p. 373, 1414 H.
    24. Tûsî, Muhammad b. Hasan, Tahdhîb al-Ahkâm, vol. 6, Téhéran, Dâr al-Kutub al-Islâmiyya, p. 155, 1407 H.
    25. Ya‘qûbî, Ahmad b. Ishâq, Târîkh Ya‘qûbî, vol. 2, Beyrouth, Dâr Sâdir, p. 183.
    26. Nûrî, Husayn b. Muhammad Taqî, Mustadrak al-Wasâ’il, vol. 11, Qom, Mu’assisiy Âl al-Bayt, p. 39, 1408 H.